Le gouvernement de Xi Jinping « réprimera l’exploitation et le commerce de bitcoins”. “Il empêchera résolument le transfert des risques individuels à la société ». Ce communiqué a été rendu public par le comité pour la stabilité financière et le développement relevant du Conseil d’Etat chinois.
Pour préparer au mieux l'arrivée du yuan numérique, le régime communiste veut évincer tout concurrent potentiel.
La PBOC, la banque centrale chinoise, a en effet avertit les institutions relevant de sa juridiction de ne pas fournir de services aux entreprises liées aux crypto-monnaies. Elle considère que les échanges sur un marché aussi volatil que celui de la crypto-monnaie perturbent le statu quo financier. Cela inclut les entreprises liées à la fourniture de locaux commerciaux, à l'affichage commercial, au marketing et aux relations publiques, et/ou à la publicité des activités liées aux crypto-monnaies. Cela diffère des avertissements précédents, qui concernait surtout les entreprises impliquées dans le trading et le minage de Bitcoin. Elle a par ailleurs ajouté que les gens devraient s'abstenir de participer à des activités de spéculation sur les crypto-monnaies, après que le gouvernement municipal de Pékin a sévi contre une société qui aurait fourni des services logiciels pour les transactions en crypto-monnaies.
Aucune région de la deuxième puissance économique mondiale n'est épargnée par cette injonction ; officiellement parce que le "minage" du bitcoin est polluant. Cette pratique - qui exige de faire tourner des centaines d'ordinateurs en même temps - consiste à valider les transactions réalisées via cette cryptomonnaie et à les enregistrer dans la blockchain, sorte de registre comptable planétaire réputé inviolable.
Problème : le minage consomme une énorme quantité d'électricité - 0,6% de la production mondiale en 2021, selon une prédiction de l'Université de Cambridge. La Chine alimentant près de 80% du commerce planétaire de cryptomonnaies, la facture environnementale n'y est pas anodine, une grande partie de l'électricité chinoise étant produite grâce au charbon. Selon une étude publiée en avril dans la revue scientifique Nature, le minage risque ainsi de compromettre les ambitieux objectifs climatiques du pays (qui prévoit d'atteindre la "neutralité carbone" d'ici 2060).
Rappelons que les craintes au sujet d’une sévère régulation, et d’une interdiction des cryptomonnaies en Chine ont joué un grand rôle dans la correction observée sur le marché des cryptomonnaies depuis le début du mois de mai. La Chine n'est pas le seul pays à montrer sa méfiance envers la cryptomonnaie avec une interdiction de commercer et de faciliter son utilisation. D'autres pays se sont exprimés sur leurs préoccupations en matière de sécurité et de perturbation du système financier actuel.
Outre l'environnement, la stabilité des marchés financiers et monétaires est l'autre justification des nouvelles lois chinoises. Les cryptomonnaies ne peuvent pas être tracées par les banques centrales, rendant très difficile leur régulation. Pékin se méfie de l'opacité des transactions, propice aux trafics et autres fraudes financières. Bien sûr, la question s'est posée de savoir si le durcissement des règles chinoises n'avait pas quelque chose à voir avec leur intention de créer leur propre monnaie numérique. Cela aurait du sens dans une nation tournée vers le mobile ; selon une enquête, en 2018, 92 % des habitants des plus grandes villes chinoises utilisent Wechat Pay ou Alipay comme principal moyen de paiement. La future monnaie numérique chinoise sera donc le moyen de paiement électronique sur smartphone amené à remplacer les pièces et les billets, et pourrait faire ses débuts en 2022 lors des Jeux olympiques d'hiver de Pékin.
Compte tenu du manque de visibilité, des risques géopolitiques, écologiques et économiques, votre conseiller n’a pas la capacité d’intermédiation sur l’acquisition de crypto-actifs. Rappelons également qu’à l’heure actuelle, les cryptomonnaies ne se logent dans aucune enveloppe ni produit d’épargne.
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